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ARCHIVES GÉOGRAPHIQUES.

bois de sandal nous fut fourni avec une extrême lenteur. À diverses reprises, les naturels du voisinage prièrent notre capitaine de les assister dans leurs guerres, promettant en récompense de compléter notre cargaison dans l’espace de deux mois, après que leurs ennemis auraient été vaincus. Le capitaine Robson finit par céder à leurs instances. En conséquence, nous entreprîmes, le 1er avril, une expédition contre la petite île de Nanpacab, située à environ six milles au-dessus de l’embouchure de la rivière du même nom et à quarante ou cinquante milles de notre mouillage. Cette expédition consistait en trois embarcations armées, portant vingt fusiliers, et une autre sur laquelle était monté un pierrier ou petit canon de deux livres. Nous étions accompagnés par quarante-six grandes pirogues portant, à ce que je puis supposer, près d’un millier de sauvages armés. Trois mille autres se dirigeaient par terre vers le point sur lequel on devait agir. Le mauvais temps nous força de nous arrêter, jusque dans la matinée du 4, à un îlot situé près de l’embouchure du Nanpacab. Nous entrâmes alors dans la rivière. L’ennemi, embusqué sur les deux rives, nous salua d’une grêle de flèches et de pierres lancées avec dextérité, à l’aide de frondes. En approchant de la petite île de Nanpacab, nous la trouvâmes fortifiée. Après quelques décharges de notre pierrier, les défenseurs du fort l’abandonnèrent et se sauvèrent sur la grande terre d’où ils furent bientôt chassés par notre mousqueterie. Il y eut, dans cette occasion, dix guerriers de Nanpacab qui fu-