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ou l’hiéroglyphe de la conjonction du soleil et de la lune.

Le quatrième jour offrait, des deux côtés, des idées de portes, qui sont précisément la signification du daleth des Hébreux, sans cesse employé pour le nombre quatre, dont il a même eu la figure ; le second jour offrait des idées d’enclos et d’entourage, comme les présentent aussi le beth des Hébreux, et le symbole du deuxième caractère du cycle au Japon ; enfin le nombre un, à la Nouvelle-Grenade comme au Japon, offrait des idées d’eau, et de têtard de grenouille ou de fils, enfant, qui, chez les anciens Égyptiens, nous dit Horapollon, se rendaient également par une grenouille naissante.

Sans pousser plus loin la comparaison de ces nombres du même rang, faite chez des peuples séparés par des distances aussi immenses, il devenait donc évident que ce cycle des Muyscas, exposé dans M. de Humboldt, d’après un savant mémoire de M. le chanoine Duquesne, de Santa-Fé de Bogota (long-temps curé parmi ces peuplades à demi-civilisées), et retrouvé par ce docte ecclésiastique sur un calendrier en pierre, dont M. de Humboldt donne le dessin, avait été importé en Amérique, du Japon même ou de la Chine ; et sans doute, comme le soupçonnait M. de Humboldt, par le nord-est de l’Asie, où l’on trouve des vents qui conduisent facilement en Amérique ; tandis que toutes les tribus de l’Amérique espagnole avouent être venues du Nord, et à une époque assez peu reculée, en suivant les chaînes élevées des Andes ou des Cordillières,