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LETTRES SUR L’INDE ANGLAISE.

même les plus désirables. On pourra, du reste, juger de l’ensemble par la lettre suivante[1] :


LETTRE PREMIÈRE.
LES CIPAYES.
Satara… 1828.

Vous voici débarqué sur le rivage de l’Inde, mon jeune ami, avec toutes les préventions de l’Angleterre contre nos sujets de l’Orient. En ce moment sans doute vous promenez avec dédain vos regards sur ces hommes qu’une éducation européenne vous a appris à considérer comme une race dégradée : usage, coutumes, manières, tout est déjà jugé et condamné. Une plus ample connaissance des mœurs de ce pays rectifiera, je l’espère, la précipitation de votre premier jugement. Ceci est une affaire de temps, et j’attendrais tranquillement que vous en eussiez vous-même appelé à l’expérience, si je ne craignais que votre ignorance de l’Inde ne devînt pour vous une source féconde d’embarras et peut-être de dangers.

— Black Fellows. Les hommes noirs, telle est la dénomination sous laquelle nos compatriotes flétris-

  1. Nous publierons successivement les lettres les plus remarquables qui sont déjà toutes traduites, et que notre intention est de réunir plus tard en un seul ouvrage.