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ARCHIVES GÉOGRAPHIQUES.

Robson n’y acquiesça pas d’abord. Le chef de Vilear lui représenta le danger auquel ses sujets se trouveraient exposés pendant qu’ils seraient éparpillés dans les forêts et occupés à couper du bois de sandal pour nous. Leurs ennemis pourraient alors les épier et les enlever au moment où il s’y attendraient le moins. Les choses en restèrent là pour l’instant. Je descendis à terre avec le capitaine. Bonassar nous accompagna, et nous nous rendîmes au village, où nous fûmes parfaitement bien reçus. On nous apporta en présent un porc, des ignames et des cocos. Le lendemain nous reçûmes à bord la visite de deux matelots anglais nommés Terence Dun et John Riley. Le premier avait été congédié du Hunter au dernier voyage, et l’autre, à la même époque, d’un brick américain.

Ces hommes nous apprirent qu’ils avaient résidé dans diverses parties des îles Fidji, et que partout ils avaient été extrêmement bien traités par les habitans, mais que d’autres Anglais, qui résidaient sur l’île voisine, nommée Bow, étaient devenus très turbulens et fort importuns pour les insulaires. Leur conduite violente avait fini par les rendre si insupportables, que les naturels s’étaient un jour jetés sur eux et en avaient tué trois, avant que le roi de Bow eût eu le temps d’interposer son autorité et d’arrêter le courroux de son peuple qui voulait massacrer tout ce qu’il y avait d’Européens dans l’île. En conséquence, Dun était d’avis qu’on empêchât les survivans de venir à bord de notre navire.