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VOYAGE AUTOUR DU MONDE.

fut donné ; car les vautours et les buses se sont multipliés dans des proportions aussi fortes, et témoignent une gloutonnerie et une aveugle confiance qui annoncent ou une audace rare, ou une stupidité peu commune. Que de fois ces oiseaux rapaces tentèrent d’arracher des mains mêmes du chasseur le gibier qu’il venait d’abattre ?

Les espèces terrestres sont réduites à un très-petit nombre. Parmi elles, la plus remarquable est l’oiseau rouge que les naturalistes nomment étourneau des Terres Magellaniques. On le rencontre dans les pampas du Paraguay, comme sur la Terre de Feu, au Chili de même qu’au Pérou. Les autres espèces sont des oiseaux sombres et sans couleur. Les sanderlings fréquentent les grèves, et les bécassines ne quittent point les prairies humides. Des bihoreaux solitaires, immobiles sur un rocher, guettant le poisson, se rencontrent parfois au bord des hâvres. Le joli vanneau à écharpe se perche volontiers sur les éminences du bolax ; les chionis, les sternes, les nigauds, les labbes, plusieurs espèces de cormoran, de canards, d’oies, s’éloignent peu des rivages, et au-dessus de la baie, plane le formidable pétrel géant, auquel les Espagnols ont donné l’affreux nom de quebranta huesos ou le briseur d’os. Les longues files de manchots, immobiles et droits sur la ligne des eaux de la mer, prêtent un effet bizarre à l’ensemble de ce tableau.

Des poissons de grande taille et d’une excellente qualité ajoutent encore aux agrémens d’une relâche aux Malouines. Quant aux insectes, ils se réduisent