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ARCHIVES GÉOGRAPHIQUES.

pour les poser sur les murs, et on les recouvre de morceaux de bois, de nattes et de terre, comme le toit de la mosquée.

Chaque maison forme un carré, contenant deux cours intérieures, autour desquelles sont disposées les chambres, qui consistent chacune en un carré long, fort étroit, servant en même temps de magasin et de chambre à coucher : ces pièces ne reçoivent de jour que par la porte d’entrée, et une autre plus petite donnant sur la cour intérieure ; elles n’ont ni fenêtres, ni cheminées.

Les habitans de Temboctou n’ont pas adopté l’usage généralement répandu dans le Soudan d’allumer du feu dans les maisons. Quelques-uns construisent dans la cour un petit cabinet en nattes ; ils y passent le jour et la nuit dans la belle saison, les chambres étant beaucoup trop chaudes pour y demeurer.

On m’avait donné un de ces magasins, où j’étouffais nuit et jour ; j’avais une peine infinie à supporter la chaleur accablante qui y règne, surtout la nuit, faute d’air ; mais où aller dans un pays où il n’y a pas d’arbres pour se mettre à l’ombre ? Je me réfugiais souvent dans une mosquée, comme l’endroit le plus aéré et le plus frais. La chaleur est encore augmentée par le vent d’E., qui soulève des nuées de sable, obscurcit l’atmosphère et rend ce séjour très-désagréable. Les habitans se tiennent dans leurs maisons pendant la chaleur du jour, et ne sortent que le matin et le soir. Les nuits sont d’un calme étouffant, et si parfois il fait un peu