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ARCHIVES GÉOGRAPHIQUES.

sont grandes, peu élevées, et n’ont qu’un rez-de-chaussée ; dans quelques-unes, on a élevé un cabinet au dessus de la porte d’entrée. Elles sont construites en briques de forme ronde, roulées dans les mains et séchées au soleil ; les murs ressemblent, à la hauteur près, à ceux de Jenné.

Les rues de Temboctou sont propres et assez larges pour y passer trois cavaliers de front ; en dedans et au dehors, on voit beaucoup de cases en paille, de forme presque ronde, comme celles des Foulahs pasteurs ; elles servent de logement aux pauvres et aux esclaves qui vendent des marchandises pour le compte de leurs maîtres.

Temboctou renferme sept mosquées, dont deux grandes, qui sont surmontées chacune d’une tour en brique, dans laquelle on monte par un escalier intérieur.

Cette ville mystérieuse, qui, depuis des siècles, occupait les savans, et sur la population de laquelle on se formait des idées si exagérées, comme sur sa civilisation et sur son commerce avec tout l’intérieur du Soudan, est située dans une immense plaine de sable blanc et mouvant, sur lequel il ne croît que de frêles arbrisseaux rabougris, tels que le mimosa ferruginea, qui ne vient qu’à la hauteur de trois à quatre pieds ; elle n’est fermée par aucune clôture ; on peut y entrer de tous côtés ; on remarque dans son enceinte, et autour, quelques balaniles œgyptiaca et un palmier doum situé au centre.

Temboctou peut contenir au plus dix ou douze mille habitans, tous commerçans, en y comprenant