pas contrariée dans sa marche ordinaire, la population augmente partout, parce que le nombre des naissances dépasse toujours celui des décès, quoique dans une proportion différente dans les divers pays. Ces changemens continuels imposent au géographe et au statisticien le devoir de n’employer, dans ces calculs généraux, que les résultats des mouvemens les plus récens, et autant que possible contemporains. C’est ce que nous avons essayé dans notre Compendio en 1816, et surtout dans la Balance politique du globe, où nous avons offert la population de tous les états, telle qu’elle était à la fin de 1826. Si les géographes et les statisticiens qui nous ont devancé avaient suivi la même méthode, leurs évaluations n’offriraient pas les disparités nombreuses qu’on observe dans leurs ouvrages, indépendamment des différences assez considérables qui résultent de la diverse manière de déterminer les frontières orientales et méridionales de l’Europe et le classement de ses îles. C’est aussi ce même mouvement de la population, qu’aucun géographe ne s’est donné la peine de signaler dans les traités de géographie, qui devient la source des contradictions apparentes qu’offre un même auteur dans ces différens ouvrages.
C’est ainsi que le savant Hassel, qui, en 1818, avait évalué la population de l’Europe à 180 millions 550,403, la portait à 213 millions 713, en 1828, et que nous l’avons estimée à 196 millions en 1816, et à 227 millions 700,000 en 1828, pour la fin de 1826.