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POPULATION DES DEUX MONDES.

guerre civile et étrangère d’aucune importance ; et cela, lorsque cette population vit sur un sol en grande partie bien cultivé et sous un climat généralement salubre.

À l’égard de la population des autres parties de l’empire chinois, nous croyons que l’on pourrait la porter tout au plus à 20 millions, nombre qui paraîtra bien positif à ceux qui admettent comme des vérités, les exagérations de quelques pieux missionnaires étrangers à la statistique, ou celles qui sont dictées aux nationaux par un amour-propre mal entendu. Voici les sommes principales dont se compose notre calcul : 8 millions pour la Corée, 5 pour le Tibet et le Boutan, et 7 pour le pays des Mantchoux, la Mongolie, le Turkestan chinois, la Dzoungarie et les autres pays regardés comme faisant partie de l’empire. Ces sommes diffèrent peu de celles assignées aux mêmes pays par M. Klaproth, et par le rédacteur de l’article sur la population du globe de l’Oriental Herald ; mais elles diffèrent considérablement des chiffres adoptés depuis plusieurs années par le savant Hassel, suivi servilement sans presque jamais être cité, par la plupart des géographes. Nous croyons inutile de réfuter l’estimation du père de la Penna, qui élevait la population du Tibet à 33 millions ; celle de Graberg, qui, en 1813, lui en accordait encore 25 millions, et celle de Pinkerton qui la réduisait à 500 mille habitans. Ce sont des erreurs qu’on rencontre dans les meilleurs ouvrages, à côté des vérités les plus lumineuses et les mieux démontrées, mais