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POPULATION DES DEUX MONDES.

penchons à croire que les 3,500,000 habitants que nous lui avons accordés dans la Balance politique du globe est le chiffre qui doit approcher le plus du nombre réel. Ici, nous portons ce nombre à 3,700,000, parce que, pour des raisons qu’il serait trop long d’exposer, nous avons dû augmenter la superficie que, dans la Balance, nous lui avions d’abord assignée. Après ce que nous venons de dire, nous croyons inutile de faire aucune remarque sur l’estimation du savant rédacteur de l’Edinburgh Review qui accordait 6 à 7 millions à cet empire, ainsi que sur celle de 18 millions que lui attribuait l’auteur d’un article très-remarquable sur la population du globe, inséré dernièrement dans l’Oriental Herald, comme aussi sur les calculs de M. Hassel, et des autres géographes pris, qui tous ont pour base les sources et les évaluations que nous venons d’indiquer. Au reste, les dernières conquêtes des Anglais dans cet empire, et les recensements faits dans les pays qui leur furent cédés ont démontré sans réplique combien on se trompait sur la population de ces vastes contrées.

Presque tous les géographes, à l’instar de Hassel, ont singulièrement atténué la population du royaume de Siam. Quelques-uns même se sont aussi plu à le resserrer dans des bornes extrêmement étroites, en lui enlevant au nord de vastes pays qui en dépendent encore, et en regardant comme tout-à-fait indépendans les petits royaumes malais de la péninsule de Malacca, qui en relèvent encore. Presque tous se sont accordés à ne lui assigner