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ARCHIVES GÉOGRAPHIQUES.

mencement du 19e siècle, 36 millions à cette partie de l’empire ottoman, et en rejetant les estimations d’autres auteurs qui la portaient encore à 25 millions, ainsi que celles de Eton, et de Bruns, qui la réduisaient, contre toute vraisemblance, le premier à 9 millions, et le second à 8, nous nous bornerons à citer les évaluations des auteurs suivans. Elles diffèrent peu entre elles, et, tout bien pesé, elles nous paraissent mériter la préférence sur toutes les autres. Liechtenstern estimait la population de l’Asie ottomane à 11,450,000, Malte-Brun, à 11,300,000, Galletti, à 11,090,000, Hassel, à 11,064,000, Grâberg, à 11,000,000. Eu égard au grand nombre de villes populeuses, que contient cette partie de l’Asie, à la population assez concentrée qu’on rencontre le long des côtes occidentale et nord-ouest de l’Anatolie, dans plusieurs parties de l’Arménie, et le long de l’Oronte, du Tigre, de l’Euphrate et d’autres localités, nous avons cru, dès l’année 1816, qu’on pouvait lui assigner 12,000,000 d’habitans. Dans la plaine de Chiflik, M. Morier crut se trouver au milieu d’un des plus rians paysages de l’Angleterre. En général, tous les cantons montueux de cette partie de l’Asie sont assez fournis d’habitans. Néanmoins nous croyons qu’à l’égard des Druses et des Maronites, Volney a exagéré leur nombre, en portant ceux-ci à 150,000, et les Druses à 120,000 ; les évaluations postérieures de M. Corancé, qui les réduit à 106,000, et à 70,000, nous paraissent plus probables. Dans la Balance politique du globe, nous avons estimé la totalité des habitans de l’Asie