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NOUVELLES.

le champ de bataille ; une vingtaine tombèrent sous les coups de nos tirailleurs.

« Dès neuf heures du matin, le pavillon du roi flottait sur les ruines du fort. Nos soldats et matelots campèrent sur le champ de bataille. Les Ovas se réfugièrent dans les montagnes d’Ivondrou, à 4 lieues de Tamatave.

« Nous avons trouvé dans le fort :

« Vingt-trois canons ou caronades,

« Un pierrier ;

« Deux cent douze fusils.

« Nous n’avons eu que deux blessés : ce sont deux tirailleurs du 16e léger.

« J’ai été on ne peut plus satisfait de la conduite des officiers, sous-officiers et soldats de l’expédition. À terre comme à bord, nos conscrits se sont montrés dignes de marcher à côté de nos vieux soldats ; quelques-uns figuraient parmi nos chefs de pièce.

« La leçon a été forte ; j’espère qu’elle sera efficace.

« J’ai offert au général Ova les secours de nos chirurgiens pour ses blessés ; j’attends sa réponse.

« Les Ovas, retirés au-delà de la rivière d’Ivondrou, se croyaient en sûreté derrière leurs remparts ; ils appelaient près d’eux les Betrionzaracs, leur défendaient, sous peine de mort, de nous porter des vivres, et leur persuadaient que les soldats français, loin de leurs vaisseaux, étaient sans courage, et n’osaient jamais s’éloigner du rivage hors de la portée de leurs canons. Il me parut nécessaire de donner à ces peuples une haute opinion de notre supériorité. Malgré les difficultés qu’opposait la nature des localités, je fis attaquer les Ovas par un détachement commandé par le capitaine d’artillerie de marine Shœel. Le parapet construit par eux fut emporté à la bayonnette. Alors la déroute devint générale : fuyant dans deux directions différentes, une partie des Ovas se jetèrent dans les montagnes, où ils ne purent être poursuivis ; les autres