négociations qu’il présumait devoir en être la suite, le commandant de l’expédition fit prendre possession de Teintingue qui se trouve placé presque vis-à-vis de l’île de Sainte-Marie, que nous n’avons pas cessé d’occuper. Teintingue était depuis long-temps abandonné par les Ovas.
Un fort a été élevé. Le pavillon blanc y a été arboré le 18 septembre, et c’est avec le plus vif enthousiasme que nos soldats ont juré de le défendre.
Pendant que le commandant de l’expédition pourvoyait à l’établissement du fort de Teintingue, il apprit que les Ovas avaient interdit, sous peine de mort, aux Malgaches, d’y apporter des vivres ; que partout les Français étaient l’objet de leurs insultes, et que même un traitant de Bourbon tombé entre leurs mains avait été fait esclave et vendu par un chef Ova ; traitement jusqu’alors sans exemple de la part de ces peuples barbares.
Le délai accordé au gouvernement d’Émirne pour faire connaître sa détermination étant expiré sans qu’aucune réponse fût parvenue, M. le capitaine de vaisseau Gourbeyre quitta Teintingue dans les premiers jours d’octobre et se porta avec la Terpsichore, la Nièvre et la Chevrette sur Tamatave, où les Ovas avaient un établissement assez important.
Le 10 octobre, l’expédition arriva devant Tamatave. M. Gourbeyre rend compte, dans les termes suivans, de ses opérations : « Pendant que les bâtimens s’embossaient à 300 toises du fort, un officier fut envoyé à terre pour annoncer que je venais recevoir la réponse du gouvernement Ova, dont je voulais connaître les dernières résolutions. Le général qui commandait à Tamatave me fit dire qu’il n’avait pas de lettre pour moi, et qu’il ignorait les intentions de la reine.
« Le lendemain, toutes les dispositions étant faites pour le combat, un des officiers de la Terpsichore se rendit au fort pour demander au général s’il avait des pouvoirs pour