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NOUVELLES.

che du volcan est située entre les pieds de deux montagnes que les indigènes nomment Ouingen ; le cratère a douze pieds de largeur, sur une longueur de trente ; le terrain, à une très-grande distance à l’entour, est noir, bitumineux et privé d’humidité. M. Mackie est allé visiter ce volcan, et il raconte que l’on n’a pu rencontrer d’eau le long des flancs escarpés et peu solides des montagnes, entre les cimes desquelles se trouve le cratère. Le terrain manquait de consistance ; il était brûlé, et dans un espace d’environ un mille et demi, en descendant, il n’y avait pas, à l’exception de quelques souches carbonisées, la moindre apparence de végétation. Tout, depuis la bouche du cratère jusqu’à un mille et demi au-dessous, est un désert raboteux, stérile et aride ; il semblerait qu’à chaque moment le cratère étend ses dimensions. Pendant sa visite au volcan la combustion fit des progrès rapides : le terrain, à une certaine distance du cratère, s’éboulant et se fendant sans cesse, de temps en temps on voyait des masses de terre se séparer et tomber dans le volcan dont la flamme, un instant étouffée, semblait s’augmenter par ce nouvel aliment. Un jour qu’il donnait à ses compagnons des instrumens pour creuser dans un endroit, afin de reconnaître l’état du sol, M. Mackie marcha sur un point où le terrain était rompu et y enfonça. Il fallut faire beaucoup d’efforts pour le sauver de ce danger ; mais heureusement une application émoliante de résine contribua singulièrement à diminuer les douleurs de ses brûlures et de ses meurtrissures.

Il ne paraît pas qu’aucune éruption ait encore eu lieu, et M. Mackie a remarqué qu’il n’y avait pas le moindre vestige de lave à la base ou le long des flancs de la montagne entre lesquelles le volcan est placé. Il est évident toutefois qu’une veine de bitume entretient le feu souterrain.

S. M.