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POPULATION DES DEUX MONDES.

sont : 1o l’étendue ou la superficie du pays dont il est question ; 2o son climat ; 3o la qualité du sol, fertile ou stérile, montueux ou uni, aride ou arrosé par des fleuves, ou couvert de marais ; 4o sa position près de la mer ou dans l’intérieur du continent ; 5o l’état de l’agriculture qui peut se trouver encore dans l’enfance, comme chez quelques tribus sauvages, ou très-arriérée, comme parmi plusieurs nations civilisées, ou qui, au contraire, a atteint son plus grand degré de développement, comme dans plusieurs parties de la France, de l’Italie et de l’Angleterre ; 6o enfin, l’état social de ses habitans, qui peuvent être tout-à-fait sauvages, ou entièrement nomades, demi-nomades, agricoles, plus ou moins adonnés au commerce, à la navigation, aux fabriques et aux manufactures. Toutes ces circonstances sont susceptibles d’une foule de degrés et de nuances qui influent beaucoup sur la multiplication de l’espèce humaine, et doivent être, à cause de cette raison, soigneusement discutées par le géographe qui les emploie, pour acquérir la connaissance de la population d’un pays.

Dans les contrées, dont les habitans sont au dernier degré de l’état social, où les hommes par exemple, ne vivent que des fruits spontanés de la terre, des produits de leur chasse ou de leur pêche, on trouvera sur un espace donné, 18 ou 20 fois moins d’individus qu’on n’en rencontrerait sur un même espace, s’il était occupé par un peuple pasteur. Une contrée où on verra des tribus,