Inculte dans la plus grande partie, livré à des tribus nomades et pastorales que leur vie errante dérobe facilement aux exactions et aux violences d’un gouvernement tyrannique, l’état d’Alger pourrait devenir un asile fécond pour ces nombreuses émigrations européennes qui se précipitent sans cesse vers l’Amérique. Sa proximité de l’Europe et son étonnante fertilité obtiendraient à coup sûr la préférence sur des pays éloignés et à demi-sauvages. Outre les laines fines, les huiles, la soie et la cire qu’il fournirait dans la plus grande abondance au gouvernement qui en ferait la facile conquête, une grande partie de son territoire se prêterait sans peine à la culture de la canne à sucre, du coton et de l’indigo ; enfin, il nourrit dans les pâturages de l’Atlas des essaims des meilleurs chevaux de cavalerie que l’on connaisse.
La population totale du pays peut s’élever de 1,800,000 à 1,900,000 ames environ, savoir :
Maures, Arabes, cultivateurs et ouvriers |
1,200,000 |
Arabes indépendans |
400,000 |
Berbers établis dans des villages |
200,000 |
Juifs |
30,000 |
ronnent Alger sont couvertes de nombreux vergers plantés de vignes, d’orangers et d’oliviers, qui offrent les sites les plus beaux et les plus variés. Dans le voisinage de la ville, on ne compte pas moins de vingt mille jardins ou vignes ; le sol produit en abondance l’orge et le froment, et toutes les choses nécessaires à la nourriture de l’homme. Si l’on a des dangers à craindre, c’est plutôt de la part des habitans que du climat.