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EXPÉDITION D’ALGER.

marine. Quant au second, un examen plus approfondi des localités, a constaté que le siége d’Alger, du côté de la mer, devait être regardé comme à peu près impossible. Le bombardement si énergique de lord Exmouth n’eut réellement d’autre résultat que l’incendie de la flotte ennemie. Mais cette flotte, composée en grande partie de petits bâtimens construits à peu de frais, fut recréée bientôt après, et le dey put infester une seconde fois les flots, de ses hardis corsaires. Enfin, depuis l’expédition de lord Exmouth, le port a été mis sur le pied de la défense la plus formidable. Ses remparts sont couverts de canons, et les vents presque continuels qui règnent dans ces parages s’opposent à une attaque régulière de la part d’une flotte. Reste donc le côté de la terre ; c’est là le point le plus expugnable. On pense que 25 ou 30,000 hommes devraient être employés à cette opération ; mais il y a encore à décider les questions suivantes : 1o en quel endroit et comment le débarquement s’exécutera-t-il ? 2o comment pourvoira-t-on à la subsistance de l’armée, au milieu d’une race d’hommes qui déteste le nom chrétien ? 3o si la flotte se charge de l’approvisionnement, comment pourra-t-elle se maintenir sur une mer presque toujours orageuse ? 4o enfin, si nous prenons Alger, qu’en ferons-nous ? Que dira l’Angleterre ? etc. La réponse à ces différentes questions ne paraît pas impossible à l’auteur des considérations que nous reproduisons ici. Nous laissons à nos lecteurs le soin de juger eux–mêmes s’il les a complètement résolues.

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