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ARCHIVES GÉOGRAPHIQUES.

petit lac qui reçoit les égouts et les immondices de la mosquée. À l’entour sont disposées des lampes que l’on a soin d’allumer la nuit ; et alors ceux qui ont des plaies ou des affections cutanées, s’y viennent plonger pendant une heure. Si une immersion ne suffit pas, on recommence jusqu’à parfaite guérison. Cette méthode curative réussit presque toujours ; mais quoique bien décidé à en laisser le mérite à Saïd, je regrette de n’avoir pas été à même de faire l’analyse des eaux du lac miraculeux.

» La mosquée de Saïd le Bédouin, ou, comme disent les Arabes, de Seïde-Mamet-el-Bedauvi, est bâtie toute en pierre de taille, et dans un style plutôt gothique que mauresque. Des angles et des cônes biais la privent de régularité. Elle a quatre grandes portes d’entrée, dont l’une, celle de l’ouest, conduit au réservoir où l’on se lave, aux latrines, aux cuisines et au puits dit setig. Au fond de ce premier cloître est une petite porte conduisant dans le cloître de la mosquée, où l’on voit diverses colonnes en marbre, surmontées de chapiteaux grecs bien conservés et d’un beau style. Plusieurs de ces chapiteaux sont composites. La deuxième porte est du même côté, vers le sud-ouest, aussi grande que la précédente, et ornée de la même manière. Cette porte conduit droit à l’intérieur de la mosquée ou du dôme. La troisième, la porte du Sud, ne diffère pas des précédentes, et conduit aussi à l’intérieur. On se rend également au lieu de la prière par la quatrième porte, celle du Nord-Est. Ce lieu est une vaste enceinte soutenue par deux rangs de co-