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ASSOCIATION PROTESTANTE.

Dans l’Allemagne protestante, ils sont encore mieux traités. En Russie même, la loi force le seigneur de la terre à pourvoir aux besoins des vieillards et des infirmes, et dans chaque gouvernement il y a un collége de bienfaisance pour le soulagement de l’indigence.

En Livonie et en Pologne, les serfs sont aussi à la charge des seigneurs.

Dans le nord de l’Italie et en Sicile, le propriétaire et le fermier partagent le produit de la récolte, et les revenus des églises sont affectés à l’entretien des pauvres.

En Hongrie, où les seigneurs ont un intérêt si grand à la conservation de leurs serfs, il n’en existe pas moins une loi qui les oblige à les nourrir, les vêtir et les loger.

En Suisse, les pauvres sont abondamment pourvus. Il en est de même en Norwège.

Dans la Suède, les pauvres se trouvent placés sur le même pied qu’en Angleterre, et la loi affecte à l’éducation une partie des contributions locales.

En Flandre, il y a un fonds permanent pour le soutien des pauvres, et l’on compte dans les Pays-Bas sept grands ateliers de travail.

Les lois des pauvres en Hollande ne diffèrent guère des nôtres.

Dans le Danemark, et même en Islande, la loi adoucit leur sort. L’Amérique a aussi ses lois des pauvres. Le système anglais fait de rapides progrès en Écosse, et partout où la taxe des indigens n’est pas prélevée, on remarque la même misère qu’en Irlande… M. Nimmo assure que l’Écosse serait aujourd’hui beaucoup moins malheureuse, si l’on y avait introduit plus tôt les lois des pauvres. Il évalue à un tonneau de pommes de terre par année (2000 livres pesant), la contribution volontaire de chaque fermier pour l’entretien des pauvres en Irlande ; ce qui représente une somme de plus d’un million et demi de livres sterling. Les grands jurys votent annuellement un autre million pour le même objet.