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PIÈCES OFFICIELLES. — ÉTATS-UNIS.

ment de l’intérieur ; mesure qui ne parut pas entrer dans les vues du congrès, à cause de sa tendance supposée à augmenter graduellement et imperceptiblement le penchant déjà trop fort du système fédéral à exercer une autorité qui ne lui était pas déléguée. Je ne me sens pas disposé à faire revivre cette recommandation. Mais je n’en suis pas moins fortement préoccupé de l’importance qu’il y a d’organiser ce département, de telle façon que le secrétaire d’état puisse accorder plus de temps à nos relations extérieures. Persuadé que le bien public pourra gagner quelque chose à l’avertissement qu’il m’a paru convenable de donner à ce sujet, je le recommande respectueusement à toute votre attention.

» Le privilége de la banque des États-Unis expire en 1836, et il est probable que les détenteurs de ses billets demanderont le renouvellement de ce privilége. Pour éviter les inconvéniens qui résulteraient de la précipitation dans une mesure à laquelle se rattachent des principes importans et de si grands intérêts pécuniaires, je crois, pour être juste envers les parties intéressées, ne pouvoir trop tôt soumettre cet objet aux méditations de la législature et du peuple américain. La constitutionnalité et l’avantage de la loi qui a créé cette banque ont été mis en question par une grande partie de nos concitoyens : tous sont tombés d’accord qu’elle avait manqué son but important, d’établir une circulation de valeurs solides et uniformes.

» Dans ces circonstances, si l’on juge qu’une telle institution soit essentielle aux opérations fiscales du gouvernement, je demanderai à la sagesse des législateurs de décider si l’on ne pourrait pas imaginer une banque nationale fondée sur le crédit et les revenus du gouvernement, qui éviterait toute difficulté constitutionnelle, et en même temps assurerait au gouvernement tous les avantages qu’il espérait tirer de la banque actuelle.

» Je ne puis terminer cette communication sans mettre sous vos yeux les justes réclamations des représentans du commodore Decatuco, de ses officiers et de son équipage, relativement à la reprise de la frégate Philadelphia, sous batteries meurtrières de Tripoli. Toute déplacée que soit, en général, l’intervention du pouvoir exécutif sous un gouvernement tel que le nôtre, où chaque citoyen a le droit d’adresser directement ses réclamations au congrès, cependant, envisageant le caractère particulier de cette affaire, je crois de mon devoir de la recommander à votre examen favorable. D’ailleurs, la justice de cette réclamation se rattache à d’autres demandes dont on a depuis reconnu le bon droit ; elle est fondée sur un acte d’audace patriotique et chevaleresque, qui donna la vie et l’assurance à notre marine encore au berceau, et contribua, autant que tout autre exploit de son histoire, à élever notre caractère national. Le temps est venu d’imprimer à ce haut fait le sceau de la reconnaissance publique : ne refusons pas une récompense qui peut être, à l’avenir, un aiguillon puissant pour le courage de nos marins.

» Je vous recommande maintenant, mes concitoyens, à la protection du Dieu tout-puissant, avec une confiance entière en sa divine Providence pour le maintien de nos institutions libres, et je le supplie avec ardeur de me faire trouver dans l’harmonie et la sagesse de vos conseils un remède à toutes les fautes que je suis exposé à commettre dans l’accomplissement des pénibles devoirs qui me sont imposés.

Andrew Jackson.
Washington, 8 décembre 1829.


RATIFICATION IMPÉRIALE,
RELATIVE À LA FRANCHISE
DU PORT DE VENISE

S. M. I. R. apostolique, toujours attentive au bien de ses sujets, voulant donner au commerce extérieur un ac-