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PIÈCES OFFICIELLES. — ÉTATS-UNIS.

mentionné. Cependant il est utile que j’en signale quelques-uns à votre attention particulière.

» L’acte du congrès du 2 mars 1821, pour réduire et fixer l’établissement militaire, n’ayant point été exécuté quant à ce qui regarde le commandement d’un des régimens d’artillerie, ne peut plus être considéré comme un guide, par le pouvoir exécutif, pour nommer à ce commandement, un acte explicatif désignant la classe d’officiers dans laquelle on choisirait pour remplir ce grade ; une autre classe d’après la liste militaire existant avant l’acte de 1811, ou d’après celle qui a été fixée par cet acte, lèverait cette difficulté. Il est également important que les lois qui règlent la paie et les émolumens des officiers en général soient plus spéciales qu’elles ne le sont aujourd’hui. Par exemple, celles qui ont rapport au payeur et au chirurgien général leur assignent un salaire de 2,500 dollars, mais se taisent sur les allocations qui, dans certaines exigences du service, peuvent sembler indispensables à l’accomplissement de leurs devoirs. Cette circonstance a paru autoriser les administrations précédentes à leur faire diverses allocations, mais on n’a observé, à ce sujet, aucune règle uniforme. De semblables inconvéniens existent pour d’autres cas dans lesquels les comptables publics, en faisant au-delà de ce que la loi prescrit, opèrent d’une manière inégale, produisent la confusion, et exposent les officiers à l’odieuse imputation de réclamer ce qui ne leur est pas dû.

» Je recommande à vos soins paternels, comme l’un de nos plus sûrs moyens de défense, l’académie militaire ; cette institution a déjà eu la plus heureuse influence sur le caractère moral et intellectuel de notre armée, et ne sera pas moins utile à ceux de nos gradés qui, par diverses circonstances, ne peuvent continuer la profession des armes, et rentrent dans la vie civile. Leurs connaissances dans l’art militaire seront employées avantageusement dans le service de la milice, et assureront, jusqu’à un certain point, à cette classe de troupes, les avantages qui, sous ce rapport, appartiennent aux armées permanentes.

» Je vous demanderai aussi d’étendre les bienfaits de la loi sur les pensions à tous les soldats de la révolution, qui, ayant concouru à l’établissement de nos libertés, ne sont plus en état de subvenir à leurs besoins. Ces restes de la guerre de l’indépendance ont les droits les plus forts à la gratitude et à la bienveillance du pays. La loi est défectueuse en ce qu’elle n’embrasse pas dans ses dispositions ceux qui, à la suite de la dernière guerre, n’ont pu pourvoir à leur existence par un travail manuel. Un tel amendement n’ajouterait que peu de chose à la liste des pensions, et est réclamé par les sympathies du peuple et par les considérations d’une profonde politique. On s’apercevra qu’une addition considérable à la liste des pensions a été faite par ordre de la dernière administration, qui, dans ce cas, s’est écartée des règles suivies jusqu’alors. Ne considérant pas cet ordre comme un acte législatif, j’en ai suspendu les opérations aussitôt que j’ai été informé qu’elles étaient commencées. Néanmoins, avant cette époque, et en vertu de ce nouveau réglement, cent cinquante-quatre pensions avaient été demandées, et quatre-vingt-sept étaient déjà admises au 27 mars, date de la révocation de ce réglement. Quant à leur montant, il n’était réglé ni par la mesure ni par la convenance des services rendus. Outre ce déficit, les allocations régulières faites d’après les règles suivies jusqu’alors par ce département, dépassent les estimations du dernier secrétaire d’environ cinquante mille dollars pour lesquels une allocation vous est demandée.

» J’appelle votre attention particulière sur cette partie du rapport du secrétaire de la guerre, qui se rattache aux fonds déposés pour la tribu des Indiens Seneca ; vous remarquerez que, sans le secours du pouvoir législatif, le pouvoir exécutif ne peut remédier aux embarras occasionnés par la diminution des dividendes de ce fonds, qui s’élevait originairement à 100,000 dollars, et qui, dernièrement, a été converti en 3 p. o/o des États-Unis.