Page:Revue des Deux Mondes - 1829 - tome 2.djvu/438

Cette page a été validée par deux contributeurs.
426
PIÈCES OFFICIELLES. — ÉTATS-UNIS.
 Les corrections sont expliquées en page de discussion

deviendra un sujet grave de délibération pour le congrès, et sa prompte décision sur cette matière est de la plus haute importance.

» Quant aux difficultés qui jusqu’ici ont exigé des moyens particuliers pour notre perfectionnement intérieur, quant à celles que l’expérience nous apprend devoir arriver, toutes les fois que la puissance est exercée sur ces matières par le gouvernement général, nous espérons qu’on adoptera quelque plan qui conciliera les intérêts divers des états et donnera encore plus de force aux liens qui les unissent. Chaque membre de l’Union, en paix comme en guerre, trouve des avantages dans l’amélioration de la navigation intérieure et dans la construction de grandes routes dans les divers États. Efforçons-nous d’obtenir ces avantages par des moyens qui soient satisfaisans pour tous. Ceux que quelques-uns de nos concitoyens ont adoptés jusqu’ici ont été décriés par les uns comme une infraction à la constitution, et par les autres comme peu convenables. Tous pensent qu’ils ont été employés aux dépens de l’harmonie dans les conseils législatifs.

» Pour éviter ces inconvéniens, il me semble que la disposition la plus juste, la plus sûre, la plus fédérale possible du surplus du revenu, serait de la partager parmi les différens états d’après leur contingent de représentans, et, si cette mesure n’était pas garantie par la constitution, de proposer aux États un amendement à ce sujet. Je regarde un appel à la source du pouvoir, dans le cas de doute réel, et lorsqu’on le juge indispensable au bien-être général, comme l’une de nos obligations les plus sacrées. La providence a confié à cette nation, plus particulièrement qu’à toute autre, la défense spéciale du grand principe de la fidélité aux constitutions écrites. S’il périssait ici, toutes les espérances qui s’y rattachent seraient détruites.

» Tout le monde convient que notre gouvernement est un gouvernement de pouvoirs limités, spéciaux, et non généraux ; c’est donc notre devoir de lui conserver le caractère que lui ont donné ses auteurs. Si l’expérience démontre la nécessité d’une augmentation de ses pouvoirs, adressons-nous pour cela à ceux pour l’avantage desquels cette augmentation doit avoir lieu, et ne minons pas tout le système par un concours qui renverse toutes les constructions. L’affaire a bien marché, elle a dépassé toutes les espérances de ceux qui l’ont commencée, et elle est demeurée un objet d’envie pour le monde entier. Nous sommes responsables envers notre pays et envers la glorieuse cause des gouvernemens nationaux (self-government) de la conservation d’un aussi grand bienfait. La grande masse de la législation relative à nos affaires intérieures devrait être abandonnée, lorsque la convention fédérale la trouve dans les gouvernemens des États. Rien n’est plus clair dans mon opinion que ce que nous devons, principalement pour le succès de la constitution qui nous régit aujourd’hui, à la vigilance et à la coopération des autorités des États. Ceci n’est pas la réflexion d’un jour, mais appartient à la conviction la plus profonde ; je ne puis donc, d’après l’idée que j’ai de son importance, vous prévenir trop fortement et trop vivement contre toute tentative sur la souveraineté légitime des États. Soutenu par sa salutaire et vivifiante influence, le système fédéral ne peut jamais succomber.

» Dans le recensement des revenus publics, l’autorisation des longs crédits sur les denrées importées d’au-delà le cap de Bonne-Espérance est la cause principale des pertes que nous avons éprouvées. Si ces crédits étaient réduits à six, neuf et douze mois ; si le gouvernement avait des magasins pour recevoir les marchandises en dépôt, comme garantie du paiement des droits, et si les droits des États-Unis à une priorité de paiement sur les biens de ses débiteurs insolvables étaient garantis plus efficacement, ce mal serait en grande partie évité. Je recommande donc à votre attention l’autorisation de construire ces magasins, ainsi que la modification à faire aux autres questions.

» Il est utile de faire remarquer que les lois relatives au recouvrement et à la garantie des revenus provenant des impôts ont été promulguées, lorsque le