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PIÈCES OFFICIELLES. — ÉTATS-UNIS.

faits cette année pour le réglement des réclamations de nos concitoyens sur le Danemarck, pour les spoliations qu’ils ont éprouvées de la part de cette puissance ; mais tout ce que nous avons le droit de demander à ce gouvernement, dans cette circonstance, n’a point encore été accordé. Cependant, d’après la base libérale sur laquelle, avec l’approbation des réclamans, ce sujet a été placé par le gouvernement, d’après les dispositions amicales manifestées par S. M. Danoise, nous avons tout lieu d’espérer que ce sujet de discussion n’existera bientôt plus.

» Nos relations avec les états barbaresques continuent, comme depuis long-temps, à avoir le caractère le plus favorable. La politique d’après laquelle nous avons une force maritime convenable dans la Méditerranée, comme garantie du maintien de la tranquillité, restera la nôtre, et nous engagera en outre à avoir une force semblable dans la mer Pacifique pour la protection de notre commerce et de nos pêcheries.

» Les républiques méridionales de notre hémisphère n’ont pas encore réalisé tous les avantages pour lesquels elles ont fait de si longs efforts. Nous avons cependant la confiance que le jour n’est pas très-éloigné où le rétablissement de la paix et du repos intérieur, sous des systèmes permanens de gouvernement pour la garantie de la liberté et du bonheur des citoyens, couronnera d’un succès complet leurs longs et pénibles efforts dans la cause des gouvernemens républicains, et nous permettra de les saluer amicalement comme des émules dans toutes les grandes et glorieuses entreprises.

» La récente invasion du Mexique et l’effet qui en est résulté sur sa politique intérieure doivent avoir une influence déterminante sur la grande question de l’émancipation de l’Amérique méridionale. Nous avons vu l’esprit funeste des dissensions civiles réprimé et peut-être pour jamais étouffé dans cette république, par amour de l’indépendance. S’il est vrai, comme de fortes apparences l’indiquent, que l’esprit d’indépendance est l’esprit dominant, et si un sentiment semblable l’emporte dans les autres états, ce dévouement à la liberté ne peut manquer d’avoir un effet convenable sur les conseils de la mère-patrie. L’adoption par l’Espagne d’une politique pacifique envers ses anciennes colonies, sera un événement consolant pour l’humanité, et pour le monde un bienfait dans lequel l’Espagne elle-même ne peut manquer de trouver une large part. Voilà ce que nous devons raisonnablement attendre.

» Les réclamations de nos concitoyens sur les gouvernemens de l’Amérique du sud sont généralement en bon train d’arrangement. La plupart de celles que nous avions sur le Brésil sont réglées, et un décret rendu en conseil pour ordonner au ministre du trésor l’émission de bons pour leur montant, a reçu la sanction de S. M. I. Cet événement, ainsi que l’échange des ratifications du traité négocié et conclu en 1828, termine heureusement toutes les causes de différend avec cette puissance. Des mesures ont été prises pour placer nos relations commerciales avec le Pérou sur un meilleur pied qu’elles n’avaient été jusqu’ici ; et, si elles rencontrent une disposition convenable de la part de ce gouvernement, des avantages importans seront garantis aux deux nations.

» Vivement intéressés à la prospérité de nos sœurs les républiques du sud, et plus particulièrement à celles qui sont nos voisines les plus immédiates, il serait très-agréable pour moi de pouvoir dire que les traitemens que nous en avons reçus ont été tels que l’amitié généreuse ainsi que la vive et constante sollicitude des États-Unis pour leur succès nous donnaient droit de l’attendre. Mais il est de mon devoir de vous informer que les préjugés long-temps entretenus par des habitans du Mexique contre l’envoyé extraordinaire et ministre plénipotentiaire des États-Unis, ont eu une malheureuse influence sur les affaires des deux contrées, et ont diminué pour nous les avantages que nous

    qui croient devoir admettre le principe: « C’est qu’aux yeux du gouvernement américain, il n’y a qu’un pouvoir légitime, celui qui émane du peuple; à cet égard, la légitimité de D. Miguel lui a semblé incontestable. C’est la volonté populaire qui l’a placé et le maintient sur le trône.