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GÉORGIE AMÉRICAINE.

sessions des Creeks et des Chérokées, a été fixée de manière à ne pouvoir s’y méprendre : elle est même consignée en termes exprès dans des traités conclus avec les États-Unis, auxquels la Géorgie a donné son assentiment et qu’elle a depuis exécutés. »

Le chef suprême adresse ensuite des reproches au gouvernement qui, au lieu d’expulser les intrus qui se sont violemment établis sur le territoire des Chérokées, excite au contraire ceux-ci, par l’intermédiaire d’agens secrets, à céder leurs terres à des citoyens de l’Union et à se retirer sur l’Arkansas. « Il est indispensable, ajoute-t-il, que vous preniez de promptes mesures pour déposséder les individus qui ont usurpé les terres des émigrans. Ce droit vous est garanti par le huitième article du traité de Holston, conclu en 1791 avec les États-Unis, où il est expressément stipulé que les citoyens de l’Union qui s’établiraient sur le territoire chérokée, renonceraient à la protection des États-Unis et seraient justiciables des lois chérokées. »

Nous sommes à la veille d’une crise, dit-il en terminant, qui décidera du sort définitif de notre nation. Il s’agit de l’existence et du bonheur du peuple chérokée, qui tous deux sont à la merci du gouvernement des États-Unis. Fions-nous à sa bonne foi et à sa magnanimité. Sa politique a toujours été libérale et en harmonie avec ses principes républicains. Il a pris l’engagement solennel de nous rendre justice et de nous accorder sa protection. Nos traités avec le cabinet de Washington sont basés sur les principes de la constitution fédérale, et tant que nous vivrons en paix et en bonne intelligence, la nation chérokée et le gouvernement peuvent seuls les changer légalement. Tout dépend de notre union et de notre ferme détermination de maintenir les droits dont nous avons toujours joui ; et, dans la délibération des mesures que vous jugerez convenables d’adopter pour leur conservation, je vous invite à procéder avec toute la solennité que leur