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ADMINISTRATION LOCALE.

nauté complexe, ayant ses affaires qui lui sont propres, distinctes de celles des communautés primaires qu’elle renferme, et qui intéressent celles-ci collectivement. Ainsi, la construction et l’entretien de la prison, de la maison de correction, de la maison des aliénés, les ponts, la milice, la répression du vagabondage, le transport des criminels, le prélèvement de la taxe du comté, etc., sont des objets qui nécessitent une action administrative commune à tout le comté.

Cette branche des attributions des magistrats n’offre rien de bien notable. Presque partout, deux ou trois magistrats, tout au plus, s’occupent activement des affaires du comté, et ne laissent rien à décider à leurs collègues. En un mot, nous retrouvons là une administration collective, et les actes ordinaires à une pareille administration.

On peut remarquer toutefois l’institution des sessions trimestrielles qui, en épargnant le temps des magistrats, n’est nullement contraire, j’en suis convaincu, à la prompte expédition des affaires. Les agens subalternes, chargés des différentes parties du service, sont obligés de se mettre en règle pour l’époque de la session, et souvent les questions traînent moins en longueur que si les magistrats siégeaient en permanence. Observez encore que toutes les discussions ont lieu publiquement, et même les comptes sont en général rendus publics, quoique cet usage ne soit pas universel. Enfin, comme je l’ai déjà dit, tout habitant ayant quelques observations à faire valoir sur des objets d’intérêt public, est admis à les présenter aux quarter sessions. Les anciennes lois regardaient ce droit ou plutôt ce devoir comme tellement sacré, que par une disposition qui, je crois, n’a jamais été explicitement révoquée, on ne pouvait arrêter aucune personne allant aux quarter sessions, ou bien en revenant.

Quoique les magistrats administrent le comté souverainement, pour ainsi dire, sans le contrôle d’aucune autorité