Page:Revue des Deux Mondes - 1829 - tome 2.djvu/356

Cette page a été validée par deux contributeurs.
346
AMÉRIQUE DU NORD.

frappés indirectement par les guerres et les blocus des nations maritimes, mais encore ils seraient immédiatement exposés aux vexations de tous les états situés sur les bords et à l’embouchure du Mississipi. Ainsi entraînés à la guerre et exposés à ses vicissitudes, il est probable qu’ils ne conserveraient pas long-temps leur indépendance et leur intégrité. Dans ces luttes pour acquérir ou pour conserver, à quelqu’état que le sort accordât l’avantage, le pouvoir finirait par se concentrer dans les mains d’un seul, et ce pouvoir se tournant ensuite tôt ou tard contre lui-même, aurait pour résultat de réduire les conquérans à la servitude.

Toutes ces réflexions qui ne sont point nouvelles pour nos concitoyens de l’Ouest, et que le temps finira sans doute par faire considérer comme des vérités incontestables, ne laissent plus aucune raison solide pour appui à cette opinion trop répandue, que ces états seront les premiers à demander le démembrement. Je crois au contraire qu’il serait à craindre que les états Atlantiques jaloux de leur ascendant, ne demandassent la séparation, s’ils n’avaient la conviction que par la faculté qui leur est donnée de détruire le commerce des autres pendant la guerre, et de le protéger pendant la paix, ils font un contre-poids à leur puissance.

Si l’on examine qu’une dissolution de l’Union nous exposerait à la guerre et à tous les dangers qu’elle traîne à sa suite ; qu’elle arrêterait l’accroissement de notre prospérité nationale ; qu’elle porterait atteinte à notre organisation sociale, et détruirait peut-être nos libertés civiles ; soyons sûrs que tous les membres de toutes les parties de l’Union resteront groupés avec confiance autour de l’édifice politique que nous avons élevé, et, s’il vient à tomber, sa chute ne sera que l’ouvrage d’événemens que la sagesse humaine ne peut ni prévoir ni empêcher.

Ces divers argumens, qui s’appuient sur les limites actuelles des États-Unis, ne perdent nullement de leur force, en supposant