avec M. Russel, premier juge de cette ville, en y comprenant toute sa banlieue ? D’après le recensement fait en 1822, Calcutta ne contiendrait que 197,917 habitans, parce que, par un arrangement tout-à-fait extraordinaire, on en a exclu toute la population des faubourgs. Le recensement de 1798 a donné à cette ville 78,760 maisons. Comme depuis lors, ce nombre doit avoir augmenté plutôt que diminué, il serait difficile de réduire la population de Calcutta au-dessous de 500,000 âmes. Nous avons adopté l’estimation du savant géographe Hamilton qui lui en accorde 600,000. Ce que nous avons dit de Calcutta, nous pourrons le dire de Surate, de Madras, Benarès, Bombay, Dehly, et de presque toutes les grandes villes de l’Inde et de l’île de Java. Nous avons analysé les descriptions les plus récentes des contrées hors de l’Europe, et nous pourrions rédiger un long tableau des évaluations entièrement différentes données par des géographes et des voyageurs presque contemporains, concernant la population d’une même ville. Nous dirons seulement que les chiffres que nous offrons dans ce travail, sans être exacts, sont cependant ceux qui nous semblent s’éloigner moins de la vérité.
C’est une grave erreur que de vouloir juger de l’intensité de la population de deux contrées d’une très-petite étendue, lorsque chacune d’elles renferme une cité grande et populeuse. Nous avons pensé que, pour comparer la population relative de Paris et de Londres[1], ainsi que celle de plusieurs autres villes de l’Europe et de l’Amérique, il était nécessaire de les environner d’un territoire dont l’étendue fût proportionnée au nombre de leurs habitans. D’après ce principe, nous avons assigné une superficie de 3,200 milles carrés aux villes dont la population est de 300,000 âmes et au-
- ↑ La population absolue est le nombre d’habitans d’un pays quelconque sans avoir égard à l’étendue du pays sur lequel ils sont répandus. La population relative est le nombre d’habitans existant sur un mille carré d’un pays quelconque.