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LE MONDE

les plus grands efforts pour répandre l’instruction parmi les gens du peuple. Ils ont été couronnés du plus heureux succès, et on peut dire que les enfans qui fréquentent les écoles des jours ouvriers et celles du dimanche est double de celui de l’année 1818. Si l’Angleterre comptait à cette époque 825,482 écoliers (en ne prenant que deux cinquièmes pour les écoles du dimanche ; le pays de Galles, 40,187, et l’Écosse, 197,905, il est très-probable que la Grande-Bretagne a maintenant 1,130,000 enfans qui reçoivent une instruction quelconque. Ce nombre, comparé à sa population actuelle, donnerait un rapport très-favorable, quoique inférieur à ceux oferts par la monarchie prussienne et par plusieurs pays de l’Allemagne et de l’empire d’Autriche.

À l’égard du rapport des accusés de chaque comté pour toute sorte de crimes à leur population respective, nous ferons observer que nous l’avons déduit du nombre moyen des écroués pendant une période de dix ans (1816-1825), comparé avec la population trouvée dans le dernier recensement, qui représente tout juste la population moyenne entre 1816 et 1825.

Si l’on veut être de bonne foi, il faut avouer que l’on ne connaît pas encore exactement la population des grandes villes hors de l’Europe et de l’Amérique. Malgré les recensemens faits dans plusieurs contrées de l’Asie et de l’Océanie, et particulièrement dans l’Inde anglaise, la plus grande incertitude enveloppe encore tout ce qui concerne le nombre des habitans de Calcutta, Benarès, Surate, et plusieurs autres grandes cités, quoique les journaux et les ouvages les plus estimés nous offrent des nombres positifs, et en apparence exacts.

Estimerons-nous, avec le général Kyd, la population de Calcutta, sans ses faubourgs, entre 400,000 et 500,000 habitans, ou bien la porterons-nous, avec la société des écoles, à 750,000 pour l’année 1819, ou même à 1,000,000 pour l’année 1810,