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AFRIQUE.

quelques légumes. La bourgade n’offre rien de remarquable : l’église est un édifice d’une extrême simplicité ; l’hôtel du gouverneur est gothique et à peine logeable ; le jardin de la compagnie, qui en forme une dépendance, et qui sert de promenade publique, est embelli par quelques végétaux étrangers et venus du Cap. Une seule rue pavée compose à peu près toute la ville ; mais les maisons, il faut l’avouer, sont généralement tenues avec une grande propreté. Une allée de figuiers indiens termine cette longue rue vers l’extrémité de la vallée. Là se trouve une place d’armes de cent pieds carrés, des casernes pour la garnison, un hôpital militaire et le jardin de botanique… Dans cette partie de la ville s’élèvent aussi de nombreuses et chétives baraques en bois, dont l’intérieur sale, puant et enfumé, est l’asile des Indiens et des Chinois employés comme manœuvres dans le service de la colonie. Autant l’aspect de ces demeures est dégoûtant, autant le fond de la vallée contraste par les délicieuses habitations de plaisance occupées par les riches Anglais. À gauche et à mi-coteau est l’habitation des Briars, devenue célèbre dans ces derniers temps, et que l’art a conquis sur la nature en l’entourant de végétaux, qui l’ont transformée en un oasis plein de charmes, tandis que tout ce qui l’entoure semble avoir été frappé de mort.

Sur la côte orientale de Sainte-Hélène est Longwood, ancienne résidence du lieutenant-gouverneur de l’île, et qui offre une étendue de terrain uniforme, plus considérable que partout ailleurs… Il est élevé de 1762 pieds au-dessus du niveau de la mer, et sa surface, jusqu’à Flag-Staff, est estimée à quinze cents acres. Les pâturages sont excellens ; mais cette partie de l’île a le grand inconvénient de n’être arrosée que par des pluies. Le chemin qui conduit à cette habitation est tracé, après qu’on a quitté la vallée de Sinn, sur une arête qui sépare des gorges profondes, et se dirige à l’est après avoir contourné un ravin sur lequel on chercherait en vain le plus