Page:Revue des Deux Mondes - 1829 - tome 2.djvu/178

Cette page a été validée par deux contributeurs.
172
GUATÉMALA.

Le comité de la législature, auquel ce décret fut envoyé, le déclara illégal. Il fit plus : il accusa le président d’avoir employé des moyens illicites pour empêcher l’organisation du congrès, afin de se soustraire à une accusation de dilapidation des deniers publics qui pesait sur lui ; puis il ajoutait qu’il n’existait aucun prétexte légitime de convoquer un congrès extraordinaire, etc. La cour de justice suprême publia un édit conforme à cette déclaration du comité, quelques jours après, et reprocha au président d’avoir violé la constitution, en refusant de reconnaître le dernier congrès, et en en convoquant un autre de sa propre autorité.

Si le but du président, en rendant ce décret, avait été de troubler la paix de la république, comme le comité l’en accusait, il n’y réussit malheureusement que trop bien. Dans tous les cas, la mesure n’était rien moins que judicieuse, et les résultats en furent vraiment affligeans. L’état de Guatémala procéda à l’élection des délégués du congrès extraordinaire ; Costarrica en fit autant ; dans le Honduras et le Nicaragua, les opinions furent partagées ; les autorités se prononcèrent contre le décret, tandis que la plupart des villes, des districts et des départemens l’appuyèrent ; dans le Honduras, les citoyens méconnurent l’autorité du chef suprême ; le peuple et le gouvernement de Salvador rejetèrent le décret in toto, et envoyèrent une députation aux états de Honduras et de Nicaragua pour les inviter à nommer des députés à un congrès fédéral ordinaire qui s’assemblerait à Aguachapan, et à réunir leurs forces pour soutenir la représentation nationale.

Sur ces entrefaites un démêlé fâcheux, arrivé dans le Guatémala, vint encore compliquer la situation des affaires. José Barrundia, gouverneur particulier de cet état, arrêta, au mois de septembre 1826, un officier de l’armée, nommé Espinola, qui s’était introduit, à la tête de plusieurs soldats, dans le domicile d’un citoyen, sans mandat de l’autorité civile. Le pré-