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FÉDÉRATION DE L’AMÉRIQUE CENTRALE.

tenaient à l’état de Salvador. L’assemblée prit alors la résolution de contraindre ses membres retardataires à venir aux séances, mais ses démarches furent en pure perte. Tous alléguèrent le mauvais état de leur santé, à l’exception de deux députés de Salvador, Marcelino Menendes et Buenaventura Guerrero, qui déclarèrent nettement leur intention de ne point s’y rendre. Le premier surtout, rappelant les efforts qu’avaient faits ses commettans pour obtenir le changement du siége du gouvernement, annonça qu’il ne paraîtrait au congrès que lorsque la translation en aurait lieu conformément aux désirs des Salvadoriens. Il prétendit aussi que la convocation était illégale, en ce qu’aucun des motifs énoncés dans le décret du sénat n’était constitutionnellement de nature à occuper un congrès extraordinaire. La législature de Guatémala, craignant quelque agression de la part du Salvador, dont l’attitude devenait de jour en jour plus menaçante, décréta la levée d’un corps de milices, qui devait porter le nom de Défenseurs de la Constitution.

Le 10, le président Arcé publia un décret dans lequel il annonçait que, les circonstances exigeant l’interprétation d’une autorité supérieure à celle dont le pouvoir exécutif était investi, et le congrès, attendu son incompétence numérique, ne pouvant être d’aucun secours dans la crise actuelle, il avait cru devoir convoquer une assemblée nationale extraordinaire, qui, de l’assentiment du peuple, aviserait au moyen de réorganiser l’ordre constitutionnel, et de rétablir la tranquillité dans la république. Elle devait se composer de deux députés élus par chaque nombre de 30,000 habitans, et se réunir à Cojutepeque. Le président promit de veiller, dans l’intervalle, à l’exécution de la constitution fédérale et des lois en vigueur, de respecter la liberté individuelle, de maintenir le bon ordre, et de rendre compte, au congrès extraordinaire, des mesures qu’il aurait cru devoir adopter dans l’intérêt de la chose publique.