Page:Revue des Deux Mondes - 1829 - tome 2.djvu/149

Cette page a été validée par deux contributeurs.
143
PIÈCES OFFICIELLES.

sures nécessaires pour qu’il soit assigné à chaque province une étendue de terre proportionnée au nombre de cultivateurs qu’elle renferme.

Le gouvernement est aussi chargé de préparer la réforme du réglement des impôts actuellement en vigueur, et de mettre à exécution, dès le commencement de l’année prochaine, les nouvelles mesures qui seront arrêtées.

La triple dîme sera abolie, sans que, pour cela, l’état doive être privé entièrement des ressources qu’il en tire.

Il sera encore fait dans les finances, cette branche si importante de l’administration, d’autres réformes dont l’objet sera d’établir le mode de perception qui paraîtra devoir être le moins onéreux pour les citoyens et le plus productif pour l’état.

Cependant jusqu’à l’année prochaine, nul changement ne pouvant être fait, les réglemens actuels doivent être strictement exécutés, et les employés publics auront à y veiller avec une scrupuleuse attention.

Le congrès a aussi autorisé le gouvernement à procurer à la nation, au moyen d’un emprunt, les ressources pécuniaires dont elle a le plus pressant besoin.

C’est au moyen de ces ressources et de celles qui seront le résultat d’une administration prévoyante et juste, que les provinces obtiendront les secours qui leur sont indispensables pour relever les villes que l’ennemi a laissées en ruines, pour améliorer la culture des terres, ainsi que pour donner une vie nouvelle à l’industrie et au commerce. Enfin l’encouragement des écoles d’enseignement mutuel, l’établissement d’écoles normales, et plus tard celui d’écoles supérieures dans les différentes provinces de l’état, ont motivé un décret que le gouvernement s’empressera de mettre à exécution.

Vous serez donc convaincus que vos besoins, comme votre bonheur, ont été l’objet des délibérations de vos représentans et de la sollicitude du gouvernement.

Pour que leurs soins obtiennent l’efficacité qu’ils promettent, vous vous réunirez, si l’occasion s’en présente, pour repousser les insinuations perfides que des hommes obstinés à méconnaître les véritables intérêts de la patrie s’efforceront de répandre au milieu de vous.

Forts de votre union, vous pourrez, chacun dans la sphère de ses devoirs, contribuer puissamment au grand œuvre de notre restauration nationale et politique.

Par là vous continuerez aussi de vous montrer dignes des bienfaits que la Providence daigne vous accorder, ainsi que du noble et généreux intérêt qu’ont voué à votre cause les puissances alliées et les chrétiens des deux émisphères.

Argos, le 6/18 août 1829.

Le président, J.-A. Capo-D’Istrias ;
Le secrétaire d’état, N. Spiliadis