Page:Revue des Deux Mondes - 1829 - tome 2.djvu/131

Cette page a été validée par deux contributeurs.
125
PERSE. — ÉGYPTE.

Toutefois, je ne garde rancune à personne, et je jure sur le Coran que nul ne sera jamais inquiété pour le passé ; mais jurez aussi, vous, que vous n’inquiéterez ni moi, ni les miens. Si les affaires prospèrent, je resterai ici, sinon je m’en retournerai dans mon pays de Tchâb. »

Ce discours vraiment caractéristique fut bien accueilli ; le serment a été prêté, sauf à l’enfreindre quand on jugera le moment opportun[1].



ÉGYPTE.




POPULATION, IMPÔTS ET REVENUS.


La basse Égypte forme avec le Delta, un triangle de terres cultivables jusqu’au Caire, où commence le Kattan, à l’est, et la chaîne Lybique, à l’ouest. Là, les terres renfermées entre ces montagnes présentent, jusqu’au tropique, une vallée étroite qui, dans sa plus grande largeur, n’a guère que cinq lieues communes. Ces montagnes se resserrant de plus en plus, terminent cette vallée à Syene, où elles ne laissent entre elles que le passage du Nil, et c’est là que se trouve la grande cataracte.

On peut hardiment évaluer à dix millions de feddans actuels les terres de l’Égypte susceptibles d’être inondées périodiquement par le Nil, d’après le cadastre qui en fit Sélim le Conquérant, en 1517 ou 1518, et qui donna pour résultat

  1. D’après des nouvelles postérieures, Cheïkh-Ahmed a été obligé d’abandonner Bushire une seconde fois, et de s’en retourner dans son pays de Tchâb. Check-Abdul-Rèçoul a été rétabli dans son gouvernement par l’influence du prince vice-roi de Chiraz.