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TABLEAU DES ÎLES DE LA MER BLANCHE.

tifs sur les sommes que paie chaque île ; originairement les impositions consistaient en services personnels ou en prestations en nature. Depuis long-temps, elles ont été converties en argent par forme d’abonnemens. Elles représentent la dîme des terres, la capitation ou kharatch, la taxe pour les matelots, les voiliers et les moutons, l’impôt sur les vins, et les redevances pour certaines autorités dans la dépendance immédiate desquelles l’île se trouve placée.

Les îles qui forment l’apanage du capitan-pacha composent l’Eïalèti-derïa (province maritime). Ce vézir exerce pourtant encore une grande autorité sur les îles en général ; elles sont soumises à lui fournir des matelots ; et ainsi que dans tout le littoral de l’Europe et de l’Asie, à la distance d’une heure et demie du rivage, les bouyourouldys (ordonnances) de S. A. y ont force de loi.

Les grandes îles et la Morée sont divisées également en kadilyks (cantons judiciaires) ; elles contiennent, en outre, un certain nombre de dotations ou fiefs militaires, héréditaires ou viagers, connus sous les noms de Ziamet, Timar, Kylidj et Khassé.

Le revenu du Ziamet est de 20,000 aspres et au-dessus ; celui du Timar, au-dessous de 20,000 et au-dessus de 5,000 ; celui du Kilidj de 2, 3, 4 et 5,000 aspres ; celui du Khassé est au-dessous de 2,000 aspres. Ces fixations ont été déterminées primitivement, et sont consignées dans les registres du cadastre, rédigé à l’époque, soit de la conquête, soit de la soumission des contrées où ces fiefs ont été constitués.