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ESPAGNE.

Les travaux de l’Académie royale d’histoire, présidée par le savant don Martin Fernandez de Navarrette, ont été si multipliés et si importans, pendant la dernière année, qu’il serait trop long d’en donner ici un détail circonstancié. Nous dirons seulement que l’impression des Chroniques du roi Ferdinand IV, de l’Histoire générale des Indes par Gonzalo Fernandez Oviedo, du Code royal d’Alphonse X, et du Miroir des Lois, est déjà fort avancée.

Bermudez a écrit la vie du célèbre Jean de Herrera, et traduit en espagnol l’Art de juger dans les Arts du Dessin.

Le professeur Frias a donné les Mémoires de Luis de Léon.

M. Lista a composé un mémoire fort lumineux sur le caractère de la Féodalité en Espagne, et une dissertation sur l’Histoire de la Littérature nationale.

Le Code de procédure criminelle, et les réglemens concernant les corrégidors et les geoliers, où l’on remarquera plusieurs améliorations, ne tardera pas à paraître.

Le Musée de Madrid, que le Roi a enrichi de plusieurs objets d’art qui décoraient son palais, est ouvert deux fois la semaine aux Espagnols, et tous les jours aux voyageurs. Ce précieux dépôt offre déjà une des plus belles collections de tableaux qu’il y ait en Europe. Les salles, qui contiennent les chefs-d’œuvre des écoles espagnole, italienne, allemande et française, sont livrées au public, et l’on en prépare deux autres pour la réception des ouvrages des écoles flamande et hollandaise. Les bustes en marbre des architectes, des sculpteurs et des peintres espagnols les plus célèbres doivent orner la façade extérieure du Musée. Le roi a accordé la croix de Charles III aux peintres D. Vicente Lopez et Madrazo. Le premier a exécuté avec un rare talent les fresques du plafond de la grande salle du palais royal, et M. Madrazo dirige, avec non moins de succès, un bel établissement de lithographie. Les gravures sorties des ateliers de ce dernier, ne le cèdent pas pour la beauté de