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TERRE DE VAN-DIEMEN.

l’amélioration des mœurs des déportés de cette colonie, est entièrement faux. Ils sont aussi débauchés et aussi oisifs que les voleurs et les vagabonds du Royaume-Uni.

» Le fruit de mes observations et des renseignemens que j’ai pu me procurer, se réduit à ceci :

» L’attrait du crime diminue par l’absence relative du besoin ; des réglemens locaux en rendent l’exécution plus difficile ; la peine est plus sévère et plus assurée. Voilà pourquoi il y a moins de crimes dans la terre de Van-Diémen qu’en Angleterre… »

Nous ajouterons à ce tableau animé une description topographique de la colonie. Elle est tirée de l’itinéraire dont nous avons parlé plus haut, et qui fait partie de l’almanach d’Hobert-Town pour 1829.

Cet itinéraire a fréquemment excité notre surprise. Les noms bizarres donnés par les Anglais aux contrées nouvellement découvertes, sont devenus le texte d’une foule de plaisanteries en Angleterre comme à l’étranger. Il serait peut-être nécessaire d’adopter quelques dispositions propres à prévenir le retour de ces dénominations triviales qui quelquefois défigurent les mappemondes. Les noms rudes et anti-poétiques que les premiers colons imposèrent à leurs établissemens dans l’Amérique, doivent singulièrement embarrasser les bardes de ce pays. Le même inconvénient se présentera à la terre de Van-Diémen quand la poésie commencera à y naître. Combien de fois un Byron tasmanien ne devra-t-il pas ronger sa plume avant de faire entrer dans ses vers des noms aussi rebelles et sauvages que le Buisson de

    » maintenant hors de doute que des blancs sont mêlés à ces barbares. La régularité et la précision de quelques-unes de leurs opérations en fournit la preuve. On suppose que ces blancs ne sont pas entièrement nus, et que les parties de leur corps exposées à l’air sont noircies. L’un d’eux marche nu-tête et un autre porte un bonnet de laine noire. Il est certain que ces misérables, dans toutes les attaques, sont à la tête des indigènes. »