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ADMINISTRATION INTÉRIEURE.

sions de terrain faites à quelques étrangers, auxquels on imposerait certaines conditions. Le président semble redouter l’établissement des étrangers, et en cela son opinion est d’accord avec celle des Grecs ; mais doit-il seconder ces vues étroites, ces misérables jalousies de sectes, qui prennent leur source dans le fanatisme religieux ? Il doit savoir que les Grecs ne redoutent autre chose, dans la présence d’hommes qui ne sont pas nés en Grèce, qu’une religion qui n’est pas la leur, et que, par cette crainte, ils éloignent d’eux les capitaux et l’industrie qui pourraient leur venir du dehors. Le gouvernement ne devrait pas s’associer à de si puériles considérations, et en appelant des colonies d’agriculteurs en Morée, en offrant de certains avantages à de grands capitalistes qui ouvriraient des routes et des canaux, il développerait en peu de temps toutes les richesses d’un territoire d’autant mieux situé pour prospérer, que les îles qui l’entourent, se livrant exclusivement au commerce, pourraient exploiter avec intelligence les produits abondans de la culture du sol.

Si le cabinet s’élève à la hauteur de ses fonctions, s’il sait, dans l’examen des questions qui lui seront soumises, apprécier l’état des mœurs, les besoins du pays, et mettre de côté tout esprit d’égoïsme et de parti, la Grèce reprendra un nouvel aspect, et saura enfin se rendre digne de la généreuse protection de l’Europe.

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