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INSURRECTION DE CANDIE.

l’amiral Malcolm sur la rupture des conférences ; car elle venait d’avoir lieu. Ce rapport était parti depuis deux jours avec le brick le Weazle. Le baron interpellé sur les motifs qui avaient amené cette rupture, blâmé sur la prétention qu’il avait émise de faire admettre son secrétaire aux conférences, tandis qu’il avait consenti précédemment à ne pas même faire parler de lui, ne combattit ces observations que par des raisonnemens vagues. Il craignait sans doute de s’appuyer sur les instructions que nous avons rapportées plus haut ; mais il est évident qu’elles lui prescrivaient de s’opposer à tout prix à ce que les Grecs de l’île pussent conclure un arrangement avec les Turcs, et séparassent leur cause de celle des auxiliaires venus du dehors. En effet, le baron a constamment paru agir dans ce sens, et quand il s’appuyait, pour être admis dans les négociations, sur ce que le docteur Caporal l’avait été pendant un moment, et que le procureur de Suleïman-Pacha n’avait jamais été repoussé, il devait bien comprendre la différence qui existait entre l’admission par les Grecs d’un représentant de Suleïman-Pacha, autorité constituée sans laquelle rien ne pouvait se conclure, et l’admission par les Turcs d’un envoyé du gouvernement grec, qu’il fallait reconnaître en Crète, lorsque le divan ne l’avait pas encore reconnu à Égyne.

Le commandant Maitland, sollicité instamment de secourir les malheureux Turcs de Scitia qui étaient réunis sur la côte, et allaient être victimes de la fureur des Sfakiotes, comme l’avaient été ceux des autres districts de Pidia, s’y rendit avec son vaisseau, et recueillit deux cent onze individus qu’il déposa à Candie. De retour à la Sude, il reçut de Suleïman-Pacha la lettre suivante :