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INSURRECTION DE CANDIE.

Grecs ? Est-ce qu’ils ne sont pas encore satisfaits de tout ce qu’on leur a laissé faire ? Les deux partis ont d’anciens griefs ; les Turcs, retenus par mes ordres, ont toujours abandonné des avantages à leurs ennemis. Cependant le Memorandum, une fois communiqué, devait, ce me semble, avoir quelques droits au respect des Hellènes. Ce n’est pas nous qui leur avons donné les exemples du mépris. Les Turcs, contenus plus que jamais sur la simple demande des coalisés, devront-ils demeurer spectateurs des désastres journaliers qui s’exercent autour d’eux ? La récolte est depuis long-temps commencée par les Grecs ; mille subterfuges mis en avant, mille demandes outrées et contraires à la volonté de la coalition même, les font jouir illicitement des subsistances du malheureux peuple turc. Faut-il que leur cupidité les conduise toujours à de nouveaux excès ?

» Une foule de rebelles est allée assaillir, il y a quelques jours, le département de Pidia aux environs de cette ville. Vingt-six hommes tués, vingt femmes traînées en esclavage, et cinquante mille, dit-on, mais sûrement quarante mille moutons sont les trophées de cette attaque inattendue.

» Vous êtes homme, monsieur le commandant, et vous pourrez me dire, sur votre honneur, si Dieu, créateur aussi de ce malheureux peuple, doit tolérer de pareils crimes. Mais ce n’est pas tout ; de tels traitemens donnent naturellement lieu à quelques représailles, et c’est ce qui fait le compte des Grecs, en ouvrant la voie à leurs plaintes. Employez-vous, je vous supplie, monsieur le commandant, au nom de l’humanité ; instruisez au plus tôt M. l’amiral Malcolm de l’impossibilité où je suis de contenir davantage un peuple très-fort encore et justement irrité.

» Je demeure garant des Turcs, si leurs ennemis sont traitables, et je crois avoir donné quelques preuves de ma bonne foi. Si les choses se prolongent dans cet état, si le Grec, sûr de l’impunité, continue les vexations et le pillage, je suis