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VARIÉTÉS.

cipaux de cette ville, a voulu leur procurer quelque soulagement : elle a donc fait construire au pied de la muraille orientale de Kaïnardjé, six lavoirs en marbre blanc dans lesquels parvient un filet d’eau chaude, afin d’offrir aux pauvres et aux ouvriers étrangers un moyen de laver leur linge et leurs vêtemens. Mais la philantropie de la fondatrice est allée plus loin ; elle a eu l’attention de faire placer auprès de ces lavoirs une autre pierre creusée comme une margelle de puits, où vient aboutir un courant d’eau froide qui sert à tempérer la chaleur de cette eau presque bouillante à sa sortie du rocher. Ce petit bassin est si bien entendu, que l’eau froide s’y maintient toujours à la même hauteur, de manière qu’on peut y puiser aisément avec la main. Cette bienfaitrice du pauvre y a fait graver son nom et celui de son mari, et elle demande une simple prière pour son ame au voyageur et au passant, qui, si j’en juge par ce que j’ai ressenti moi-même, ne sauraient demeurer froids devant ces marbres consacrés à une œuvre si pieuse et si respectable.

J. M. J.