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INSURRECTION DE CANDIE.

Le docteur Caporal, médecin du pacha, porteur de la lettre qu’on vient de lire, partit de Candie accompagné d’un député turc, d’une autre personne qu’il alla chercher à Retimo, et du procureur de Suleïman-Pacha. Il se rendit à la Canée, où un troisième député de ce district se réunit aux autres pour traiter de l’armistice avec les Grecs, sous les auspices des médiateurs. Le procureur de Suleïman n’était là que pour donner, par sa présence, plus de poids aux pouvoirs des députés turcs.

Mais l’amiral Malcolm avait quitté les parages de Candie presque aussitôt après la remise du Memorandum, et laissé à sa place le commandant du Wellesley, sir Fred. Maitland. Le commodore lut la lettre remise par le docteur Caporal, et la communiqua à M. Robert, commandant la frégate française la Syrène. Il fut convenu que, dans les conférences, M. de Reyneck ne pourrait être admis comme envoyé du comte Capo d’Istria. On lui en donna l’avis, et il y consentit.

La première entrevue eut lieu, le 24 novembre, sur le Wellesley. Le docteur Caporal y fut admis. Des prétentions qui parurent exagérées furent émises par les députés grecs, et rendirent impossible toute conclusion ; aussi se sépara-t-on sans être plus d’accord qu’en arrivant. Deux jours après, une pièce adressée au commodore, et signée par huit personnes composant le conseil grec de la Crète, demandait que tous ceux qui n’étaient pas nés dans l’île fussent exclus des conférences. Ce coup était dirigé contre le docteur Caporal.

Par divers motifs, la seconde séance fut retardée d’un mois. Elle eut lieu le 24 décembre, à Saint-Elefteri, aux environs de la baie de Sude. Les Grecs, sous le prétexte de l’éloignement, ne voulaient plus se rendre à bord du Wellesley. Deux jours avant cette séance, le baron de Reyneck avait demandé au commodore un officier pour assister aux conférences. « Le conseil le veut ainsi, avait-il dit, sans quoi nos