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ÉTATS-UNIS.

plus recommandables, pour se concerter ensemble sur les affaires de votre nation, et lui prescrire ce qu’ils croiraient devoir être fait pour son avantage. L’agent des États-Unis conférerait avec eux, leur indiquerait les choses que le peuple blanc a trouvées bonnes, et que votre situation vous permettrait d’adopter. Il vous expliquerait les lois que le grand conseil des États-Unis a rendues pour le maintien de la paix, pour la protection de vos terres, pour la sûreté de vos personnes, pour votre initiation aux arts de la vie civilisée, et pour votre bien-être en général. »

Tel était le plan conçu par Washington pour civiliser les indigènes de l’Amérique ; et comme les Chérokées paraissaient montrer le plus de dispositions à s’instruire, ce fut sur eux qu’il recommanda d’en faire le premier essai. En conséquence, le gouvernement conclut un traité de paix et d’amitié avec eux, à Holston, en 1798, et s’engagea à leur fournir les moyens d’améliorer leur condition. Ces Indiens, de leur côté, promirent de renoncer à la vie sauvage, et de s’adonner à l’agriculture, aux arts mécaniques et au commerce. Par suite de l’acquisition faite par les États-Unis, en 1802, de la partie occidentale de la Georgie, où résidaient les Chérokées, ceux-ci se trouvèrent placés sous la juridiction immédiate du gouvernement général, qui ne recula devant aucun sacrifice pour activer leur civilisation. Des missionnaires Moraves, Baptistes et autres contribuèrent aussi puissamment à leur régénération. Gédéon Blackburn se distingua surtout par son zèle et son désintéressement. Cet homme vertueux, oubliant tout intérêt personnel, vendit son patrimoine, et en appliqua le produit à pourvoir aux besoins de ces indigènes. Ce fut lui qui fonda, en 1804, leur première école, où quatre à cinq cents jeunes Chérokées reçoivent aujourd’hui les premiers élémens de l’éducation, et ne montrent pas moins de capacité que les blancs. Dès l’année 1810, ils possédaient déjà 19,500 bêtes à cornes, 6,100 chevaux, 19,600 cochons, 1,037 moutons,