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ADMINISTRATION DES INDOUS.

avaient été manquées ; mais il était réservé à Mahmoud d’établir un gouvernement mahométan dans le Pendjab. Plus de cent cinquante années s’écoulèrent encore avant que les Musulmans pénétrassent plus avant dans l’intérieur ; mais le flot de la conquête qui amena les hordes de la Scythie dans les belles plaines de la Perse, et qui les rendit maîtresses de la Terre-Sainte et de l’Égypte, détermina les Musulmans établis depuis long-temps à l’ouest de l’Inde, à recommencer leurs incursions. Chehabuddin Mohammed Ghouri, animé de l’ardeur guerrière de ces barbares, se mit à leur tête, et envahit l’Inde avec une armée plus nombreuse qu’aucune de celles qu’on avait vues jusqu’alors. La puissance de Prethi-Raj, roi indou de Delhi, fut renversée en 1206, celle des mahométans s’établit sur ses ruines ; et plus d’un siècle s’écoula avant que les conquêtes des Musulmans s’étendissent sur Guzurat. Le voisinage entre cette province et le Decan inspira naturellement aux vainqueurs le désir de la soumettre ; la faiblesse du gouvernement de Dehli en amena peu à peu le démembrement, et, au quinzième siècle, on trouve treize royaumes mahométans indépendans dans l’Inde, tandis qu’on n’avait laissé au roi indou qu’une petite étendue de territoire autour de sa capitale. L’empire de Dehli ne recouvra sa splendeur primitive qu’après son entière dissolution en 1526.

À cette époque, Baber, le premier de la race, que nous désignons sous le titre de Grand-Mogol, fit la conquête de Dehli, tua le prince régnant Ibrahim Lodi, jeta les fondemens de ce puissant empire qui, sous son petit-fils Akbar et ses descendans Djihânguir et Chah-Djihan, surpassa en splendeur, en puissance et en richesse, celui des plus grands potentats de l’Europe.

Les évènemens qui suivirent la mort d’Aurengzib, en 1707, amenèrent le rétablissement de la puissance des Mahrattes, et l’abaissement de celle des Musulmans. Dans le court intervalle d’un demi-siècle, la plus grande partie du territoire