Page:Revue des Deux Mondes - 1829 - tome 1.djvu/342

Cette page a été validée par deux contributeurs.
324
ASIE BRITANNIQUE.

entre les artisans, et dans laquelle des artisans étaient les assesseurs ou jurés ;

4o Une cour pour la décision des contestations qui s’élevaient entre parens, et où des parens siégeaient comme assesseurs ou jurés.

On ne pouvait interjeter appel du jugement d’un tribunal supérieur à un tribunal inférieur.

Quand le roi donnait un ordre injuste, relativement à un procès, le juge devait s’y opposer, lui adresser des remontrances ; et si le roi ne se soumettait point, le juge n’en restait pas moins irréprochable ; le flatter quand il s’éloignait du sentier de la justice, aurait été considéré comme un crime.

L’appel n’était admissible qu’autant que l’appelant trouvait caution pour une amende de même valeur que l’objet en litige. Si la première sentence était confirmée, les juges d’appel infligeaient sur cette caution, et suivant la nature de l’affaire, une amende dont ils étaient maîtres de fixer le montant.

Tel était l’état de la société, lorsque les Indous, qui avaient long-temps possédé l’Inde, furent subjugués à leur tour par un autre peuple venu de la même région qu’eux.

Sans rechercher ici les causes du succès des armes mahométanes, nous sommes obligés de reconnaître que l’extension rapide que prit leur pouvoir est sans exemple dans les annales de l’univers. Un homme très-obscur de l’Arabie parvint à se former, en moins de vingt ans, une armée de plus de cent mille hommes, et un demi-siècle après, Abdurrahman occupait l’Espagne sur les rives de la mer Atlantique ; Mohammed Kazim avait conduit une armée aux rives de l’Inde, tandis que le pays des Ptolémées se soumettait au glaive de Khalid, et que le pays des Parthes et des Mèdes reconnaissait la souveraine puissance du calife Omar. Ce ne fut cependant que trois siècles plus tard que les mahométans, commandés par Mahmoud de Ghizny, envahirent avec succès le pays des Indous : plusieurs tentatives