deviendrait indispensable ; car Sa Majesté ne pourrait jamais consentir à tenir ses flottes et ses armées à la disposition d’un roi de Portugal, sans exercer ces justes précautions et cette super-intendance qui lui assurerait que ses forces ne seraient pas susceptibles d’être employées à éloigner les effets d’un mauvais gouvernement. Tout état se disant indépendant pourrait-il souffrir l’existence d’une telle condition ? Et cependant, s’il était possible d’amettre la validité des engagemens dont le marquis de Barbacéna réclame l’exécution, telles seraient nécessairement les relations de la Grande-Bretagne et du Portugal, vis-à-vis l’un de l’autre.
Mais la vérité est que tout l’esprit des traités, et leur histoire, montrent que le principe de la garantie donnée par l’Angleterre, est de protéger le Portugal contre l’invasion étrangère.
Lorsqu’à la restauration de la monarchie portugaise en 1640, un traité fut, peu de temps après, conclu entre les deux couronnes, traité qui forme la base réelle de leur alliance actuelle, le gouvernement anglais ne put avoir d’autre objet que celui d’accorder une protection efficace à Jean iv, combattant pour maintenir la nouvelle indépendance contre la formidable puissance de l’Espagne. Et en 1661, quand Charles ii, dans le traité sur lequel semble grandement s’appuyer le marquis de Barbacéna, déclare « qu’il prendra à cœur les intérêts du Portugal et de toutes ses possessions, et les défendra de tout son pouvoir sur mer et sur terre, comme les siens propres, » ces engagemens ne pouvaient avoir rapport qu’à une protection contre le danger extérieur, et la manière dont elle doit être accordée est expressément établie, et expliquée par ces mots : contre la puissance de Castille ou tout autre ennemi….
M. le comte d’Aberdeen rappelle les différentes circonstances où l’Angleterre a rempli, à cet égard, ses engagemens envers le Portugal. Il ajoute : cette interposition, quoique fré-