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PORTUGAL.

le recevoir à bras ouverts, et que quelques jours après, tous furent contens de la réception qu’il leur avait faite ; rien de plus facile alors que de gouverner ce pays. Mais il ne faut plus songer au retour d’un pareil état des choses.

Par sa conduite subséquente, don Miguel a perdu totalement la confiance des Portugais. Le souvenir de sa conduite antérieure s’est tout à coup réveillé, et l’on y voit le présage d’un funeste avenir : malgré tous les efforts que l’on a faits, on n’a pu parvenir à déterminer le pays à le déclarer roi de Portugal.

D’un autre côté, aucun parti de quelque importance ne semble attacher le moindre prix à la Charte : ceux qui craignent don Miguel se rallient autour de don Pédro, et une grande partie de l’armée semble être animée des mêmes intentions ; mais je n’hésite pas à penser que la majorité de la nation fait des vœux ardens pour la conservation de la tranquillité, et désire éviter une nouvelle révolution. C’est ce sentiment qui a produit une alarme générale à la vue des mesures adoptées par don Miguel, et une résistance tacite à leur exécution.

F. Lamb.


SIR FRÉDÉRIC LAMB AU COMTE DE DUDLEY.


Lisbonne, 26 août 1828.


Hier matin, une assemblée tumultueuse de la populace a proclamé don Miguel roi : le sénat s’était réuni pour dresser l’acte à cet effet, lorsque le président, étant survenu, conseilla d’y substituer une adresse à Son Altesse Royale, dans laquelle l’infant serait supplié de prendre la couronne. L’adresse, dont vous trouverez ci-joint une copie (no 1), fut rédigée et portée à Son Altesse Royale par une députation ; les grands lui baisèrent ensuite la main une seconde fois, et cela en qualité de roi. Aucun des ministres n’était à la cour ; mais ils se réunirent