Page:Revue des Deux Mondes - 1829 - tome 1.djvu/227

Cette page a été validée par deux contributeurs.
211
RÉÉLECTION D’O’CONNELL.

naturelles de leur pays, s’ils veulent oublier toute haine et toute animosité antérieure, s’ils veulent augmenter la valeur de leurs propriétés par la diminution des charges publiques, encourager les manufactures et le commerce du pays, perfectionner l’agriculture, étendre le cercle de l’industrie ; si, dis-je, ils veulent tout cela, ils m’enverront au parlement pour travailler à l’avantage de notre patrie.

» Si les tenanciers désirent l’abrogation du subletting act et du vestry bill, s’ils souhaitent que le parish cess soit allégé et le grand jury cess, aboli[1], s’ils veulent que l’état vienne au secours des malades et des hommes sans ressources, et que les hommes sains et robustes puissent exercer leur industrie, s’ils désirent que le clergé catholique recouvre son indépendance et que les ordres monastiques obtiennent vengeance et protection ; enfin, s’ils veulent mettre les droits et les libertés des catholiques à l’abri des coups de la politique insidieuse de ces hommes qui, faux envers leur parti, ne seront jamais sincères à notre égard, et qui, en nous accordant la liberté de conscience, ont obéi à la nécessité, non à la raison ; s’ils désirent tout cela, qu’ils me fassent l’honneur de m’élire.

» Enfin si la noblesse de Clare veut avoir pour représentant un homme capable de défendre ses propriétés et ses intérêts permanens, qu’elle me fasse l’honneur de m’élire. Mais qu’elle ne se flatte pas de pouvoir repousser l’introduction des lois anglaises sur la taxe des pauvres, sans le secours d’un député indépendant. Je la prie de se rappeler que les membres anglais du parlement ont un intérêt direct et personnel à introduire les lois des pauvres en Irlande, afin de s’affranchir d’une portion des charges créées en Angleterre pour subvenir aux besoins des ouvriers anglais, qui souvent ne peuvent lutter contre les Irlandais, parce que ces derniers sont très-nom-

  1. Dépenses locales ordonnées par le grand jury pour le comté, et par l’assemblée de paroisse pour la commune.