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RUSSIE.

GUERRE D’ORIENT.

campagne de 1828.


Une guerre sanglante et opiniâtre ébranle depuis un an les confins de l’Europe : deux grands empires s’y trouvent aux prises ; quelle sera l’issue de la lutte ?

La Russie combat pour la gloire, pour l’ambition, pour un système dont elle ne s’est jamais départie ; c’est les yeux tournés vers Byzance qu’elle s’occupe de la liberté de la Grèce. Pour les Turcs, il s’agit aussi d’indépendance ; car il s’agit de l’existence même de leur patrie. Être ou n’être pas, voilà pour eux toute la question.

On espérait que l’hiver aurait mis un terme aux hostilités, et que, dans un traité de paix honteux, Sultan Mahmoud aurait joué le rôle de Fèth-Ali-Chah[1]. Mais les négociations des cours européennes se sont perdues en vains efforts ; le génie de la diplomatie a été moins puissant que celui des armes. De la Baltique aux sources de l’Euphrate et du

  1. Voyez le traité de Turkmen-Tchai, du mois de février 1827, par lequel la Perse s’engage à payer aux Russes un tribut de 80,000,000 roubles, et leur cède les provinces d’Érivan, de Nakhtchivan, c’est-à-dire tout ce qu’elle possédait encore au-delà de l’Araxe.