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ANGLETERRE.

n’ont ni les habitudes ni l’éducation du monde, et conviennent peu, par cette raison, aux fonctions d’une pareille charge.

» D’un autre côté, il y a des lords lieutenans qui choisissent les Magistrats pour leurs opinions politiques. Il y en a qui les choisissent pour l’activité qu’ils ont déployée dans des contestations locales. Il y en a enfin dont la partialité va jusqu’à exclure entièrement de la Magistrature ceux qui prennent parti contre eux dans des matières où il devrait être libre à chacun de suivre l’impulsion de sa conscience. Et dans l’exercice de ce patronage, ils ne sont effectivement soumis à aucune responsabilité. »

Les griefs de M. Brougham contre les Magistrats ecclésiastiques ne sont que l’expression d’un sentiment général en Angleterre. Comme il le dit, c’est surtout de leur excès de zèle que l’on se plaint, et le mal serait beaucoup moindre, si leurs collègues laïques voulaient imiter leur activité, et ne pas se décharger sur eux de la plus grande partie du travail. Sur trois ou quatre Magistrats siégeant à un tribunal de quarter sessions, on peut affirmer, presque coup sûr, qu’il y a un Magistrat ecclésiastique.

En général, c’est à sa fortune, à son influence seule qu’un Magistrat doit sa nomination. Ces titres-là lui suffisent pour acquérir le droit d’administrer et de juger ses concitoyens, sans examen, sans élection préalable ; il faut ajouter, sans responsabilité subséquente.


d’E…


(La suite à la prochaine livraison.)