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GUERRE D’ORIENT.




DES PROJETS DE LA RUSSIE.




La question des affaires d’Orient peut être envisagée sous deux rapports différens, le rapport politique, et le rapport philosophique. Ces deux grandes divisions résument en elles toutes les opinions qui se sont manifestées jusqu’à ce jour sur les résultats à attendre de la guerre de la Russie contre la Porte ; elles réduisent à deux termes simples les nuances diverses qui caractérisent en Europe les vœux pour ou contre les armes russes.

La ligne politique, adoptée par le cabinet de Pétersbourg depuis Pierre Ier, a été suivie avec une constance et une uniformité qu’on ne peut comparer qu’à celles qui étendirent autrefois sur le monde entier la domination romaine ; l’idée fixe de ce cabinet est de profiter d’une population passive et inépuisable pour s’agrandir sans cesse en affaiblissant successivement ses voisins. Après l’anéantissement de la puissance de la Suède, la Pologne a succombé, et la chute de cette nation fut pour la Russie une seconde journée